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 Amarre 45

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Liubei
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MessageSujet: Amarre 45   Amarre 45 Icon_minitimeJeu 6 Mar - 21:54

Quelle date ?
Je crois que nous sommes le Jour du Serpent de la période Ochpaniztli.
Toujours cette obsession du calendrier auquel la plupart ne comprend rien.
A vrai dire je m’y perds aussi, parfois.
Ces Codex qu’il faut suivre, mais au final par qui et pourquoi?

Il n’y a pas d’années ici, d’ailleurs les souvenirs de La Firme d’avant mon arrivée restent vraiment différents une fois sur place.
J’ai souvenir de photographies de plaquettes publicitaires où l’on voyait des tracteurs, des bâtiments, mais cela ne correspond pas à ceux que je vois ici réellement, sur notre lieu de vie actuel.

Ici, les formats sont différents et n’ont rien à voir avec une technologie normale. Les bâtiments, les véhicules, tout à l’air de sortir d’un nuage temporel oscillant entre des futurs improbables et des passés inquiétants.
Quelque chose est incohérent entre ce que me disent mes souvenirs et ce que je vis ici.
La peur mécanique doit finalement servir à élaborer quelque chose dans nos têtes. Nous pensons avoir été enrôlés, voire pire. On s’imagine entrer dans des annexes de recrutement d’une entreprise et réserver son billet comme on partirait pour Port Moresby travailler dans les forages.
Aussi simple que ça.

Les cauchemars sont trop fréquents, tout est trop suspect ici.
Parfois, j’ai vraiment l’impression d’être face à deux colonnes surmontées d’un crâne, toujours cette vision et ce bruit sourd qui taraudent ma tête, nous voyons tous ce mur un jour ou l’autre, toujours !

J’entame ma 61ème année -je crois-, je me nomme Hans-Jakob Kindermann, ça c'est sûr.
Un stupide accident m’a brûlé les mains depuis quelques jours et j’ai du mal à écrire ce journal.
Je vais une dernière fois tenter de l’envoyer sur le réseau Voxterm bien que rien n’arrive à sortir de la zone abandonnée.
J’ai trouvé des bandages dans une infirmerie syndicale désertée et j'en ai emmailloté mes mains mutilées.
Les croûtes commencent à me gratter et je ne sors plus depuis que c’est arrivé.

J’essaye d'insérer une tige de fer entre les couches du bandage pour me soulager et j’en ressors des petits morceaux de chairs molles, blanches et putrides, l’odeur est infecte.
Peut-être devrais-je rejoindre vraiment une zone de vivance peuplée et trouver un infirmier?
Je suis si loin de tout, une des ZDV fantômes qui ne doit plus être répertoriée ni même suivie par le Colossus qui nous est attribué.

Je trouve des Camdrones de temps en temps. Au début j’en rapportais à la maison mais une intuition me dit que ce n’est pas très bon de faire ça.
Pourtant, des Camdrones sont bien larguées régulièrement et ma zone bien qu’apparemment abandonnée reste effectivement surveillée.
Je lève parfois les bras vers Colossus pour que l’on me voie et que l’on vienne me chercher, mais en vain.

J’ai bien essayé de partir mais je retombe toujours sur mon Bunker de survie, et je tourne vainement en rond.
20 ans, 25 ou bien 30 ? J’ai oublié depuis combien de temps je suis arrivé ici.

L’amarre 45 s’est encore agitée hier. Difficile de ne pas l’entendre tellement ce bric-à-brac de métal rouillé est grinçant.
Maintenant c’est le silence, ils sont revenus pour la casser.

Avec mes jumelles, depuis mon centre logistique, je peux voir qu’elle est à nouveau affaissée, sa branche est pliée et porte de nombreuses traces de coups.
Par précaution je préfère baisser les lourds volets anti-tempête. Tant pis si le jour et revenu.

Ainsi va la vie dans ma zone, il y a l’amarre 45, les autres et moi.
Cette nuit ils sont revenus rôder autour des sas. Combien d’heures interminables ai-je passé l’oreille collée au béton de mon Bunker de survie pour les écouter !
La partie la moins épaisse reste la paroi du garage, celle du sas d’éjection du Rover.

Je les entends marcher et racler les murs de mon habitation.
Je suis presque sûr qu’ils essayent aussi d’écouter comme moi je le fais. C’est inquiétant de penser qu’ils n’ont pas de casque.

J’ai trouvé de la graisse -et c'est tant mieux- , un vieux pot sous mon tas de pièces détachées et je peux remplir mes gantelets avec cette matière. J’aurai moins mal à mes blessures.
C’est ma vie ici, il y a l’amarre 45 et moi.
Tout à l’heure je vais aller une fois encore la redresser.

La semaine dernière j’ai passé une heure à repeindre son numéro effacé par le temps, elle est si ancienne !
Il y a un boîtier qui s’ouvre dévoilant un écran. je ne sais pas quel est sa fonction.
D’après les consignes, il affiche le nombre de bloops détectés, mais le chiffre reste sur 0.
Des gros câbles descendent sous le permafrost.
Je ne sais pas ce qu’est un bloop.

J’ai changé le boîtier, j’en ai construit un plus solide et j’ai mis un gros cadenas avec de lourdes chaînes pour que les autres ne puissent l’ouvrir.

Aujourd’hui, les lumières de mon Bunker grésillent et les murs ont un air maladif.
Les néons ont du mal à repousser les ténèbres, je sens que l’angoisse s'amplifie. Mieux vaut graisser mes gantelets et m’équiper pour sortir.

Je vais une nouvelle fois réparer mon amarre, personne n’y touchera plus.


Je note un détail nouveau et particulier.
Aujourd'hui avant de fermer les volets blindés de la baie de la logistique, j'en ai vu un à trois mètres.
Ils sortiraient donc avant la nuit?
Il me regardait fixement, ses yeux étaient blancs, agités par des tremblements, sa protection ressemblait plus à un reste d'armure bricolée qu'à un scaphandre homologué.

Ils sont malades...

Je dois partir chercher de la nourriture et des médicaments si possible injectables.

--

De retour.
J’ai laissé mon Bunker et ça n’a pas tardé. De loin, je les voyais déjà gratter le grand sas principal !

J’ai pu constater qu’une barrière existe vraiment. Au-delà de 1000 km effectués, un dôme invisible ceinture la périphérie et interdit toute sortie.
J’ai même senti la courbure de cette chose.

Mon Betrayal patinait sur place et s’enfonçait comme dans une matière molle.
Mon corps ne pouvait la traverser non plus.
J’ai l’impression que ça forme une bulle dont je suis le centre.

Impossible d'amputer mes doigts car les Codex interdisent les mutilations. J’espère que les solutés injectés directement vont combattre la nécrose.
Qu’est ce j’ai mal, c’est trop dur...

Mon amarre est détruite.
Je pense que le dôme invisible se reforme lorsque les amarres tombent en panne.
C’est mauvais de ne pas entretenir les amarres.
Si j'y arrive, j'essaierai de trouver de la peinture jaune. Elle est de plus en plus abîmée...
Quelle bande de salauds, j’irai la réparer une nouvelle fois !

J’ai trouvé d’autres Camdrones. Je vais essayer de faire un plan et le laisser en évidence, face à l'objectif, au cas où quelqu'un recevrait ce qu'elles filment.

J'avais une Camdrone autrefois dans mon ancienne concession. Je vais aussi indiquer cette zone sur le plan, si je me souviens bien -encore- du chiffre.
Je vais aller graver une plaque pour mon message.


Additif jour du Roseau !

Une étrange machine est venue s’installer sur ma concession.
C’est comme un robot construit avec des parties humaines :
ça ressemble à une énorme araignée.

4 grosses pattes sont fixées sur une carcasse métallique.
Elles sont articulées et permettent à la chose de se déplacer à des vitesses différentes.
Le haut de l’araignée est constitué d’un hublot de Betrayal duquel émerge un crâne humain.

Il doit y avoir le tronc dans le cylindre avec la colonne vertébrale, je pense.
Le crâne est vissé. On peut voir les fixations. La créature doit tourner sur elle-même pour regarder dans une direction.
Des petites lueurs éclairent les cavités noires des orbites. Cela doit être les caméras qui analysent la surface martienne et lui permettent de se mouvoir sur cette surface accidentée.
Pour regarder vers le haut, elle baisse les pattes arrière.
Devant, on dirait une sorte d’extracteur pourvu de grilles.

J’ai pu observer dans les détails cette araignée mécanique lorsqu’elle est arrivée. J’étais en haut de mon amarre et de nouveaux problèmes ont débuté.

Pour commencer, la créature a encerclé l’amarre en tournant tout autour.
Si je descendais au premier palier, elle se dressait sur ses pattes pour m’attraper.
J’ai dû organiser un bivouac de fortune sur la plateforme en métal du plateau d’entretien du faîte de l’amarre.

Il me reste beaucoup de recharges en oxygène pour le scaphandre en haut de l’amarre pour les travaux, mais pas de nourriture. Par contre j’ai un Coffee Booster qui m’a permis de m’hydrater durant cette situation déplaisante.

Dés que je bouge ou descend à nouveau pour quitter l’amarre, l’araignée devient vraiment agressive. Elle griffe et martèle de ses pointes les pylônes de soutènement de l’amarre.
Ils commencent à plier.

C’est pourquoi je reste en haut sans faire de bruit et sans bouger.
La chose immédiatement reprend sa procession circulaire autour de l’amarre avec une démarche saccadée de crabe.

C’est le troisième jour de captivité, l’aube se lève. J’ai mûri durant la nuit un plan qui me semble plausible.
L’amarre contient un courant à fort voltage qui provient du sol acheminé par les gros câbles noirs. J’ai aussi ma servante sur le premier palier.
Elle me sert à souder et par chance j’ai le câblage nécessaire en haut avec les électrodes.

J’ai fait descendre la masse et l’électrode avec une rallonge jusqu'à la hauteur de la créature et j’ai basculé le boîtier de dérivation.
Tout le jus des gros câbles noirs est passé par la rallonge qui s’est mise à crépiter et fondre.

L’araignée s’est jetée sur les deux câbles en suspension qui tressautaient sous la violence du courant.

Il y a eu un gros court circuit et la bestiole a presque fondu de l’intérieur, des fumerolles noires sortaient des orbites du crâne.

C’est depuis le haut de l’amarre que j’ai vu d’autres crabes arriver. Ils font des petits crissements malgré leur poids et leur taille sur le sable martien.

J’ai laissé tout en place, filé dans mon Betrayal sur la dune, mis en route la turbine et j’ai foncé vers mon Bunker.
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Liubei
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MessageSujet: Re: Amarre 45   Amarre 45 Icon_minitimeDim 10 Aoû - 23:33

Quelle date ?
Je crois que nous sommes le Jour du Serpent de la période Ochpaniztli.
Toujours cette obsession du calendrier auquel la plupart ne comprend rien.
A vrai dire je m’y perds aussi, parfois.
Ces Codex qu’il faut suivre, mais au final par qui et pourquoi?

Il n’y a pas d’années ici, d’ailleurs les souvenirs de La Firme d’avant mon arrivée restent vraiment différents une fois sur place.
J’ai souvenir de photographies de plaquettes publicitaires où l’on voyait des tracteurs, des bâtiments, mais cela ne correspond pas à ceux que je vois ici réellement, sur notre lieu de vie actuel.

Ici, les formats sont différents et n’ont rien à voir avec une technologie normale. Les bâtiments, les véhicules, tout à l’air de sortir d’un nuage temporel oscillant entre des futurs improbables et des passés inquiétants.
Quelque chose est incohérent entre ce que me disent mes souvenirs et ce que je vis ici.
La peur mécanique doit finalement servir à élaborer quelque chose dans nos têtes. Nous pensons avoir été enrôlés, voire pire. On s’imagine entrer dans des annexes de recrutement d’une entreprise et réserver son billet comme on partirait pour Port Moresby travailler dans les forages.
Aussi simple que ça.

Les cauchemars sont trop fréquents, tout est trop suspect ici.
Parfois, j’ai vraiment l’impression d’être face à deux colonnes surmontées d’un crâne, toujours cette vision et ce bruit sourd qui taraudent ma tête, nous voyons tous ce mur un jour ou l’autre, toujours !

J’entame ma 61ème année -je crois-, je me nomme Hans-Jakob Kindermann, ça c'est sûr.
Un stupide accident m’a brûlé les mains depuis quelques jours et j’ai du mal à écrire ce journal.
Je vais une dernière fois tenter de l’envoyer sur le réseau Voxterm bien que rien n’arrive à sortir de la zone abandonnée.
J’ai trouvé des bandages dans une infirmerie syndicale désertée et j'en ai emmailloté mes mains mutilées.
Les croûtes commencent à me gratter et je ne sors plus depuis que c’est arrivé.

J’essaye d'insérer une tige de fer entre les couches du bandage pour me soulager et j’en ressors des petits morceaux de chairs molles, blanches et putrides, l’odeur est infecte.
Peut-être devrais-je rejoindre vraiment une zone de vivance peuplée et trouver un infirmier?
Je suis si loin de tout, une des ZDV fantômes qui ne doit plus être répertoriée ni même suivie par le Colossus qui nous est attribué.

Je trouve des Camdrones de temps en temps. Au début j’en rapportais à la maison mais une intuition me dit que ce n’est pas très bon de faire ça.
Pourtant, des Camdrones sont bien larguées régulièrement et ma zone bien qu’apparemment abandonnée reste effectivement surveillée.
Je lève parfois les bras vers Colossus pour que l’on me voie et que l’on vienne me chercher, mais en vain.

J’ai bien essayé de partir mais je retombe toujours sur mon Bunker de survie, et je tourne vainement en rond.
20 ans, 25 ou bien 30 ? J’ai oublié depuis combien de temps je suis arrivé ici.

L’amarre 45 s’est encore agitée hier. Difficile de ne pas l’entendre tellement ce bric-à-brac de métal rouillé est grinçant.
Maintenant c’est le silence, ils sont revenus pour la casser.

Avec mes jumelles, depuis mon centre logistique, je peux voir qu’elle est à nouveau affaissée, sa branche est pliée et porte de nombreuses traces de coups.
Par précaution je préfère baisser les lourds volets anti-tempête. Tant pis si le jour et revenu.

Ainsi va la vie dans ma zone, il y a l’amarre 45, les autres et moi.
Cette nuit ils sont revenus rôder autour des sas. Combien d’heures interminables ai-je passé l’oreille collée au béton de mon Bunker de survie pour les écouter !
La partie la moins épaisse reste la paroi du garage, celle du sas d’éjection du Rover.

Je les entends marcher et racler les murs de mon habitation.
Je suis presque sûr qu’ils essayent aussi d’écouter comme moi je le fais. C’est inquiétant de penser qu’ils n’ont pas de casque.

J’ai trouvé de la graisse -et c'est tant mieux- , un vieux pot sous mon tas de pièces détachées et je peux remplir mes gantelets avec cette matière. J’aurai moins mal à mes blessures.
C’est ma vie ici, il y a l’amarre 45 et moi.
Tout à l’heure je vais aller une fois encore la redresser.

La semaine dernière j’ai passé une heure à repeindre son numéro effacé par le temps, elle est si ancienne !
Il y a un boîtier qui s’ouvre dévoilant un écran. je ne sais pas quel est sa fonction.
D’après les consignes, il affiche le nombre de bloops détectés, mais le chiffre reste sur 0.
Des gros câbles descendent sous le permafrost.
Je ne sais pas ce qu’est un bloop.

J’ai changé le boîtier, j’en ai construit un plus solide et j’ai mis un gros cadenas avec de lourdes chaînes pour que les autres ne puissent l’ouvrir.

Aujourd’hui, les lumières de mon Bunker grésillent et les murs ont un air maladif.
Les néons ont du mal à repousser les ténèbres, je sens que l’angoisse s'amplifie. Mieux vaut graisser mes gantelets et m’équiper pour sortir.

Je vais une nouvelle fois réparer mon amarre, personne n’y touchera plus.


Je note un détail nouveau et particulier.
Aujourd'hui avant de fermer les volets blindés de la baie de la logistique, j'en ai vu un à trois mètres.
Ils sortiraient donc avant la nuit?
Il me regardait fixement, ses yeux étaient blancs, agités par des tremblements, sa protection ressemblait plus à un reste d'armure bricolée qu'à un scaphandre homologué.

Ils sont malades...

Je dois partir chercher de la nourriture et des médicaments si possible injectables.

--

De retour.
J’ai laissé mon Bunker et ça n’a pas tardé. De loin, je les voyais déjà gratter le grand sas principal !

J’ai pu constater qu’une barrière existe vraiment. Au-delà de 1000 km effectués, un dôme invisible ceinture la périphérie et interdit toute sortie.
J’ai même senti la courbure de cette chose.

Mon Betrayal patinait sur place et s’enfonçait comme dans une matière molle.
Mon corps ne pouvait la traverser non plus.
J’ai l’impression que ça forme une bulle dont je suis le centre.

Impossible d'amputer mes doigts car les Codex interdisent les mutilations. J’espère que les solutés injectés directement vont combattre la nécrose.
Qu’est ce j’ai mal, c’est trop dur...

Mon amarre est détruite.
Je pense que le dôme invisible se reforme lorsque les amarres tombent en panne.
C’est mauvais de ne pas entretenir les amarres.
Si j'y arrive, j'essaierai de trouver de la peinture jaune. Elle est de plus en plus abîmée...
Quelle bande de salauds, j’irai la réparer une nouvelle fois !

J’ai trouvé d’autres Camdrones. Je vais essayer de faire un plan et le laisser en évidence, face à l'objectif, au cas où quelqu'un recevrait ce qu'elles filment.

J'avais une Camdrone autrefois dans mon ancienne concession. Je vais aussi indiquer cette zone sur le plan, si je me souviens bien -encore- du chiffre.
Je vais aller graver une plaque pour mon message.


Additif jour du Roseau !

Une étrange machine est venue s’installer sur ma concession.
C’est comme un robot construit avec des parties humaines :
ça ressemble à une énorme araignée.

4 grosses pattes sont fixées sur une carcasse métallique.
Elles sont articulées et permettent à la chose de se déplacer à des vitesses différentes.
Le haut de l’araignée est constitué d’un hublot de Betrayal duquel émerge un crâne humain.

Il doit y avoir le tronc dans le cylindre avec la colonne vertébrale, je pense.
Le crâne est vissé. On peut voir les fixations. La créature doit tourner sur elle-même pour regarder dans une direction.
Des petites lueurs éclairent les cavités noires des orbites. Cela doit être les caméras qui analysent la surface martienne et lui permettent de se mouvoir sur cette surface accidentée.
Pour regarder vers le haut, elle baisse les pattes arrière.
Devant, on dirait une sorte d’extracteur pourvu de grilles.

J’ai pu observer dans les détails cette araignée mécanique lorsqu’elle est arrivée. J’étais en haut de mon amarre et de nouveaux problèmes ont débuté.

Pour commencer, la créature a encerclé l’amarre en tournant tout autour.
Si je descendais au premier palier, elle se dressait sur ses pattes pour m’attraper.
J’ai dû organiser un bivouac de fortune sur la plateforme en métal du plateau d’entretien du faîte de l’amarre.

Il me reste beaucoup de recharges en oxygène pour le scaphandre en haut de l’amarre pour les travaux, mais pas de nourriture. Par contre j’ai un Coffee Booster qui m’a permis de m’hydrater durant cette situation déplaisante.

Dés que je bouge ou descend à nouveau pour quitter l’amarre, l’araignée devient vraiment agressive. Elle griffe et martèle de ses pointes les pylônes de soutènement de l’amarre.
Ils commencent à plier.

C’est pourquoi je reste en haut sans faire de bruit et sans bouger.
La chose immédiatement reprend sa procession circulaire autour de l’amarre avec une démarche saccadée de crabe.

C’est le troisième jour de captivité, l’aube se lève. J’ai mûri durant la nuit un plan qui me semble plausible.
L’amarre contient un courant à fort voltage qui provient du sol acheminé par les gros câbles noirs. J’ai aussi ma servante sur le premier palier.
Elle me sert à souder et par chance j’ai le câblage nécessaire en haut avec les électrodes.

J’ai fait descendre la masse et l’électrode avec une rallonge jusqu'à la hauteur de la créature et j’ai basculé le boîtier de dérivation.
Tout le jus des gros câbles noirs est passé par la rallonge qui s’est mise à crépiter et fondre.

L’araignée s’est jetée sur les deux câbles en suspension qui tressautaient sous la violence du courant.

Il y a eu un gros court circuit et la bestiole a presque fondu de l’intérieur, des fumerolles noires sortaient des orbites du crâne.

C’est depuis le haut de l’amarre que j’ai vu d’autres crabes arriver. Ils font des petits crissements malgré leur poids et leur taille sur le sable martien.

J’ai laissé tout en place, filé dans mon Betrayal sur la dune, mis en route la turbine et j’ai foncé vers mon Bunker.
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