Les pals Kipiniens

En dehors de la légende Kipini, existe la Caste du Pilon.
Nous connaissons toutes mes sœurs et moi, l’histoire du Pilon et plus en avant, son fonctionnement.
Sa brutalité laisse une empreinte de fer rouge dans tous les esprits.

Leur livre mentionne que le Pilon naquit d’un couple premier.
Mais ceci est un mensonge.
L’origine du Pilon était pur et le dessein certain.
Sept moines d’une belle abbaye bâtie en haut d’un mont du pays du Roy.
Tous gardiens d’une chose. Une chose si radiante que la ferrure du coffre restait chaude à toute heure des saisons.
Tous prévenus d’un grand danger qui surgirait lors d’une pleine nuit durant laquelle leur apparaitrait un faucon brillant traversé d’un carreau d’arbalète, éclairant les ténèbres.
Les larmes de l’oiseau dessineraient un chemin.
Un des moines suivi le chemin et se réfugia en contrebas du mont, dans la fontaine de Rûnes, au delà du Grand Serpent.
Les six autres protégèrent de leur corps le secret et disparurent avec l’abbaye.
Tout se dissipa.

Depuis lors, le haut du mont est sec et stérile.

Les six moines survivants se retrouvèrent en enfer.
Notre enfer, rouge et glacial.
Leur Dieu leur permit de survivre grâce à une armure fournissant vivre, eau et air.
Notre armure.
Ils sont les six pères fondateurs du Pilon, tous investis d’une mission rédemptrice.
Nos pères.

L’abbaye est venue aussi avec eux.
Sous un tertre de glace, recouverte par le voile du temps, protégée par les fils des six dont un en est la moitié du dixième.
Car le coffre aussi fut apporté.

Il est là mes sœurs sur notre monde, comme une anomalie.
Nous ne sommes pas de taille pour affronter les empaleurs Kipiniens.
Quiconque s’approche du Pilon se retrouve traversé, empalé par de grands carreaux de fer qui noircissent les chairs et brûlent comme du soufre.
Les rares qui ont survécu aux pals Kipiniens n’ont vu venir qu’une ombre, comme si une main invisible projetait d’une indicible force ces traits d’aciers.
Mes soeurs, trouvons un allié, seules nous n’irons plus avant !
Prions !