Archives Martellus
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 Xicaltecon

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Liubei
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Messages : 4033
Date d'inscription : 19/04/2010

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MessageSujet: Xicaltecon   Xicaltecon Icon_minitimeVen 7 Mar - 4:33

J’avais 15 ans lorsqu’un petit groupe composé d’hommes que je n'avais jamais vus, passa dans mon village.
Ces étrangers étaient vêtus de solides toiles claires et transportaient des objets.

Tout le monde sortit des huttes car c’était bien un événement.
Le vieux Jorge se tenait non loin d’eux avec cette brute épaisse de Yago planté à ses côtés.
Les étrangers ont sûrement pris Jorge pour le chef du village. Ceci a fait rire tout le monde même si on ressentait un certain malaise.

Les voyageurs demandèrent s'ils connaissaient le nom des architectes des grandes constructions qui nous entouraient.
Le vieux Jorge répondit avec son affreux sourire narquois «quien sabe ? »
Yago rit bêtement à la réponse de Jorge et toisa de son œil mauvais le petit groupe d’intrus.

Pour moi ce ne furent pas des intrus mais des lumières qui entraient dans mon misérable cadre de vie.
L’une des lumières était un grand homme assez sec, brun avec comme ils disent des favoris sur le visage.
Il parlait bien et semblait diriger son groupe.
C’est ainsi que je rencontrai John pour la première fois.

La seconde lumière qui m’apparut était cachée par deux porteurs, enfin plus exactement elle était à genoux dans la terre en train d’examiner des pierres taillées qui gisaient là.
Je ne sais pourquoi mais j’avais une sensation de confiance.

Discrètement je me faufilai entre les gens pour aller voir ce que l'étranger pouvait chercher dans la terre.
Il avait posé son chapeau sur une pierre et regardait intensément les motifs gravés.
Je n’osai rien dire, ni bouger, pourtant il me vit et me salua, me demanda mon nom.

Je bredouillai qu’ici l’on m’avait donné le nom de Mazi mais qu’autrefois ma mère m’appelait Xicaltecon.
L’étranger accroupi avait un regard qui savait des choses. Il était lui aussi de corpulence mince, ses cheveux étaient jaune foncé, c’était très beau.
Il me demanda ce que voulait dire Mazi et je lui expliquai que c’était le raccourci de Mazzatemitl, ainsi que me nommaient les hommes de Jorge depuis la mort de ma mère.

L’étranger qui s’intéressait aux pierres enterrées, sortit de son sac un objet qui ressemblait à un livre. Il chercha quelque chose dedans, puis, avec un crayon dessina dans une marge un insecte que je reconnus immédiatement.
Jamais je n’avais vu de ma vie un homme capable de faire de si belles choses !

« Mazzatemitl », me demanda t’il, «c’est le nom de la tique, celle que l’on voit sur les chiens ? »

Je répondis que oui, que c’est ainsi que l’on m’appelle ici.

L’étranger me dit que ce surnom était curieux mais moins beau que le nom que m’avait donné ma mère.
Il me dit ensuite ces mots que je ne peux oublier.
« Bonjour Xicaltecon, je suis très heureux de faire ta connaissance, moi je m’appelle Frederick ! »

J’étais tout sourire ne sachant que dire et l’étranger poursuivit :

« J’ai besoin d’un assistant sérieux qui m’aide dans mon travail, veux-tu travailler avec moi sur l’histoire de ces ruines ? »

J’étais comme un oiseau au-dessus des cieux, ivre de bonheur mais un nuage sombre masqua le soleil, un nuage du nom de Yago.
Je le voyais non loin se passer un doigt sous la gorge en me regardant fixement. Tout le monde dans la région savait que Yago avait du sang sur les mains.
Frederick me vit reculer, tête basse, et fut sans doute très surpris par mon comportement. je m'éloignai sans mot dire, effacé, pour aller me poster derrière Jorge et ses hommes.

Yago me dit d’aller dans la hutte communale préparer le bois pour les femmes et que je devais craindre le coucher du soleil.



Je n'assistai pas au départ de Frederick et de son ami vers les ruines dans la jungle, mais lorsque la nuit fut tombée, après le repas, Yago m’attrapa par le cou, cassa mon bol de nourriture sur le sol et me jeta dehors.

Mes genoux s’écorchèrent sur le sol caillouteux mais je n’eus pas le temps d’y penser !
Yago tournait autour de moi, me donnant de grands coups de pieds, de grands coups de poings.
Il y a eu beaucoup de cris mais les femmes n’osaient s’interposer, Yago était bien trop dangereux.

Je rêvais que je n’étais plus une tique mais un beau papillon, que je volais au-dessus du village et qu’il faisait chaud. Yago était en bas et ne pouvait m’atteindre. Il écumait, fou de rage... Puis mes ailes commencèrent à me faire très mal, je n’arrivais plus a voler, je tombais à chaque battement vers les grandes mains de Yago tendues vers moi.

Je venais d’ouvrir un œil...l’autre ne voyait rien et j’avais très mal à la tête. Il faisait jour.
Je reconnus la hutte, celle des malades et des mourants, la hutte tout au bas du village.
La vieille Anansi était à mes côtés, elle passait des onguents et m’appliquait des compresses d’herbes.

- Tu as un bras cassé Xicaltecon et tu as peut être perdu un œil, dit elle dans un souffle, mais si les dieux veillent sur toi, tu peux vivre.
Je vais faire une offrande à Itzamna pour qu’il t’aide.

Lorsque je rouvris l’œil, la vieille Anansi n’était plus là et il faisait noir.
J’avais très soif et je réussis à me mettre en position assise. Je mis une main sur la jarre d’eau, il y avait aussi un bol de riz.
Anansi avait décidé de m’accorder la nourriture et je la remerciai en silence.
Avec ma main valide je palpais mon œil gonflé qui me faisait très mal.

Yago ne m’avait pas tué mais il s’en était fallu de peu.
Toute la nuit je pensai pour la première fois à m’enfuir de cette prison de peur, tenue par Jorge est ses hommes.
Je pouvais récupérer des forces ici avant de suivre les traces de Frederick et de son groupe. Me remettre en état pour de les rejoindre afin que personne ne me prenne ma place d’assistant et surtout mettre une bonne distance entre Yago le cruel et moi.
D’avoir enfin le droit à un avenir.

Mon départ sera assisté par la lune de la nuit prochaine. Complice, elle allait éclairer mes pas et m’aider à retrouver les traces du groupe de John et Frederick !
J’emportai avec moi la jarre d’eau, un bol vide, le reste des onguents pour continuer mes soins et un solide bâton pour porter mes jambes fébriles.

Yago devait dormir ivre de pulque et je fis très attention au moindre bruit, du moins tant que le village fut à proximité.
Les traces des explorateurs furent faciles à retrouver : branches cassées, campement de halte, sol foulé et surtout beaucoup de pierres gravées mises à jour jalonnèrent leur progression. Toute la végétation autour avait été coupée et aplatie.
Tous ces signes me portèrent facilement vers le groupe de John et Frederick !
La malice du Jaguar m’épargna et les cinq jours utilisés à les retrouver se passèrent sans trop d’ennuis mis à part mes blessures mal soignées et le fait que je sois quasi mort de faim.

Il y avait sept hommes avec John et Frederick !
Caché derrière un rideau de lianes, je n’osai plus avancer.
Frederick était assis devant une grande statue, il finissait d’installer du matériel.
Un des hommes, répondant au nom de Daryl lui a demandé si rien ne manquait pour la chambre claire, Frederick répondit que tout était parfait et qu’il allait commencer à dessiner la stèle.

Daryl dit qu’avec John, ils iraient à l’escalier des hiéroglyphes afin de le dégager, et qu’en cas de problème il faudrait qu'il vienne rapidement là bas.
Frederick était désormais seul face à la statue. Il regardait dans un petit objet fixé à un long tube fixé sur une petite table.
J’étais encore une fois fort impressionné par cet homme.
Au bout d’une longue heure, mes forces ayant encore baissé, je me remis debout et en claudiquant avec mon bâton, sortis dans la clairière, en vue de Frederick.
Une inquiétude au ventre mêlée à un grand respect.
Je devais être aussi statufié que l’objet de Frederick !

Il mit beaucoup de temps à relever la tête de sa table de travail.
Mais il le fit et me vit.

Le soleil frappait durement à cette heure, la jungle pourrissait de moiteur par le bas et brûlait par le haut.
Frederick plissa les yeux, enleva son chapeau et s’éventa avec.

« Bonjour Xicaltecon » dit il !
Sa voix était claire et sincère puis il dit encore :

« Approche-toi, tu ne verras rien d’aussi loin. »

Je me mis en marche, essayant de ne surtout pas décevoir Frederick et ne voulant pas montrer mon triste état. Les travaux sont donnés aux bien-portants et non aux éclopés.
Frederick m’observa mais ne dit rien.

Il déplia un petit fauteuil de campement au tissu ocre et le plaça à côté de lui.
Il me dit qu’il était pour moi, que c’était là que l’assistant se mettait parfois pour aider.

Je bouillonnais de joie et de bien être.
Ce fauteuil était pour moi un trône de roi, un monument de confort qui soutenait mon corps meurtri.
J’en devenais stupide et bredouillai un "merci monsieur" mêlé d’un sanglot rieur et pleurnicheur.
Je ne sais plus trop.

Frederick ne releva pas mon remerciement et remit son chapeau sur la tête.
« Tu es habitué à la jungle Xicaltecon, tu supportes le climat tandis que moi tu vois, je dois me couvrir la tête sous peine de devenir fou. »
Il avait un gentil sourire, comme un jeune professeur à l’aise dans une classe.
« Toi aussi en tant qu’assistant, tu dois protéger ta tête »
Il ouvrit la petite malle au sol et je reçu mon chapeau d’assistant dans mes mains vraiment tremblantes.

Frederick me dit que j’étais en retard et que j’avais manqué la pause déjeuner, qu’il fallait faire attention.
Il me donna une feuille de palmier qui protégeait une galette de viande de pécari et une pâtisserie sèche fourrée de morceaux de vanille.
Un repas si noble que je priais secrètement et dans l’instant Itzamna pour sa protection.

Frederick n’eut pas long à attendre que je termine mon repas, j’avais tout avalé d’un coup et sans la gourde d’eau fraîche à mes pieds je crois bien que je serai tombé raide mort étouffé.

Un petit moment s’écoula, la jungle bourdonnait de bruits et d’insectes comme elle le faisait depuis la naissance des hommes.
Frederick me demanda d’aller enlever les grandes herbes au pied de la statue car les touffes gênaient le dessin, puis me donna aussi un couteau et une petite pelote de corde afin que j’aille fabriquer un éventail de feuilles pour éloigner les insectes de la table.
J ‘ai eu beaucoup de mal avec mon bras cassé mais je donnai le change avec celui qui restait valide. Heureusement mes deux mains pouvaient encore être utiles !
Ainsi débuta mon histoire et ma nouvelle vie, celle de l’assistant de M. Catherwood, un homme bon et humble, un homme de bien qui me sauva la vie.

Frederick comme un père digne de ce nom m’apprit tout ce que je sais.
A dessiner, à parler anglais et accomplir mon rôle d’assistant.
Sur certaines planches des travaux qu’il a réalisés, l’on peut me voir représenté avec mon chapeau d’assistant : quelle fierté, quel bonheur !

De mon coté je m’évertuais à anticiper tout besoin de Frederick sur le terrain, surtout lorsque nous étions tous minés par les maladies de la jungle.
Je lui dis tout ce que je savais sur cette région, les rumeurs entendues, le nom des insectes, des fruits, certains visages des divinités. Avec le temps je suis devenu ce que l’on peut nommer un honnête interprète.
Il reste de ma seconde vie des ombres qui me poursuivent.
La commande du site secret «Xul » en est un parfait exemple illustratif.

Une rumeur de cité sortie de l’oubli commençait à se répandre.
Appelée par le nom de code site Xul, des spécialistes en civilisations disparues furent approchés vers l’année 1830.
J’ai répondu à l’appel de la fondation Storma car en dehors de bons salaires, les procédés de préservation archéologique semblaient étonnants voire précurseurs.

Le voyage fut moins éprouvant que d’ordinaire, nous étions traités comme des hôtes de marque.
Pour débarquer à proximité du site «Xul », la fondation a utilisé un très étrange bateau pour remonter les courants du fleuve Usumacinta. Les hélices étaient dans des tubes sous la coque, et le capitaine, un homme exquis, s’essaya à nous en expliquer certains principes.

La puissance de cet engin est sans pareille et j’ai vu de mes yeux un tronc de banian à la dérive se faire couper en deux par la proue en acier.
La coque projetait de part et d’autre de grandes vagues limoneuses qui filaient en grandissant vers les rivages en lacets d’Usumacinta.
Nous allions vraiment très vite.

Le capitaine toujours très fier laissait entendre que son bateau pouvait voyager très loin, là où l’homme ne va jamais.
Il avait raison et le prouva lorsque nous débarquâmes sur le site secret.

Son bateau nous avait emporté là où l’homme ne va jamais, un endroit englouti sous la forêt suffocante de Petén.
Un responsable de la fondation s’occupa de moi et m’attribua la mise au clair d’un souterrain. j’ai oublié son nom mais je garde en mémoire un visage sombre au sourire éclatant. Il portait de curieuses besicles.

Le site Xul avait sûrement une bonne raison d’être tenu secret, ce que nous avons vu là bas soulève beaucoup de questions.
Si d’un côté la fondation avait besoin de nos talents, elle nous apportait aussi de l’inédit et de grands bouleversements dans nos dogmes. Elle se révéla rapidement oppressante.
Chaque personne recrutée, du scientifique au modeste dessinateur comme moi furent séparés.

Nous vivions dans nos parcelles de recherche, mangions et dormions là où nous travaillions.
J’appris que mon responsable au grand sourire était en fait le gardien de 3 ou 4 autres personnes, ceci m’incluant.
Il était devenu impossible de communiquer avec les autres chercheurs afin d’échanger en fin de journée les fabuleuses pensées que généraient les incroyables découvertes.

Nous avions dans nos paniers repas de curieuses pilules bleues. Leur goût était sans saveur mais nous étions quelques minutes après l’ingestion, habités par une grande motivation. Je constatai aussi la dissipation de toute forme d’inquiétude.
Tout était oublié, ne comptait pour moi que la mise au clair des trois linteaux sur le mur du souterrain.

Un des linteaux était vraiment particulier. On voyait un dieu qui portait une sorte d’appareil respiratoire.

Il tenait un grand bâton dont une des extrémités faisait jaillir des flammes ou des paroles sacrées.
Les glyphes indiquaient des calculs auxquels je n’entendais rien ainsi que la mention de la porte du séjour des morts.
Ceci je m’en souviens bien : le linteau numéro 8-E.

Telle était sa nomenclature.

Lorsque les chantiers furent terminés, les responsables de la fondation entamèrent un curieux manège.
Nos travaux furent tous récupérés et j’en suis certain, des objets archéologiques ont été remplacés.
Le linteau 8-E a été modifié ou remplacé mais quelque chose à été fait sur cet objet. Le personnage du dieu a été remplacé par un autre, au profil plus long, bras nus et sans ce qu’il semblait être une protection guerrière en fer.
Le retour vers Londres reste confus.

Aujourd’hui j’ai plus de 80 ans, je ne me souviens plus du nom de mes collègues sur le site Xul.
Toutes mes tentatives pour renouer des contacts, savoir vers quels chemins de la vie se sont aventurés mes anciens et éminents collègues sont vouées à l’échec. Rien n’aboutit.

Frederick à disparu dans un accident tragique et je reste perplexe sur le devenir de sa mémoire.
Les livres semblent avoir perdu trace de son visage tout comme les tableaux qui ont disparu eux aussi.
Son travail sur Jerusalem, incluant les planches controversées 11 à 19 sont introuvables tout comme les reproductions.
Sa boutique de matériel pour mineurs et foreurs n’a plus de bailleur et un fleuriste semble y habiter depuis toujours.
De Jerusalem aux souterrains de la grande mosquée d’Al-Aqsa, et quoi ?

Peut-être encore ces curieux hasards de la vie.

Je vis depuis quelque temps dans la banlieue de Londres et j’enseigne à la Royal Academy. J’ai besoin parfois de prendre un repos dans la salle de conférence arpentée autrefois par Frederick.
J’ai eu un fils, qui me donne la plus grande des satisfactions.
Il fera 21 ans cette année.


A propos d’années, je reçois par périodes de curieuses visites. Je ne dirais pas que l’on me surveille mais
l’impression qui reste est désagréable.
Parfois une douleur au front apparaît et je me masse lentement.

C’est dans ces moments, où je me sens vulnérable, que je crois revoir Yago qui me regarde avec un regard blanc, debout comme un fantôme.

Mon fils est parti de Londres pour aller vivre à Kirkburton sur son premier chantier en compagnie de son professeur. Il va aider à la réalisation d’une horloge décorative qui sera dans une tour pour un futur hôpital.
Un grand projet pour ce comté en expansion.

Il part là bas, avec caché dans sa trousse à outil, le dessin original du linteau 8-E que j’ai réalisé au site Xul.
Aucune fouille ou les surveillances de la fondation ne l’ont découvert, ils n’ont pu me l’enlever !

Mon fils aime ce dessin et souhaite s’en inspirer pour la réalisation de l’horloge.
Il a des idées pour faire transiter ce document témoin pesant, il pense l’intégrer dans l’horloge mais il ne sait pas encore sous quelle forme.


Je n’ai plus a craindre quoi que ce soit bien que Frederick m’ait offert quelques présents rapportés de Terre Sainte.
Il me reste mon premier chapeau aussi, mon chapeau d’assistant. Il est devenu très fragile. Il est rangé en haut du placard, rien ni personne ne peut l’effriter.
C’est, je crois, ma troisième vie qui commence.
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